'Ils veulent ma mort': Rafael Correa défie l'ordre d'arrestation et parle du 'droit' dans une interview émotionnelle
Par RT America le 5 juillet 2018
L'ancien président équatorien Rafael Correa a défié un ordre d'arrestation, affirmant que le nouveau gouvernement est en train de trafiquer la "loi" pour le priver d'un avenir politique - et même de la vie, dans une interview exclusive pour RT.
Le juge Daniella Camacho a ordonné mardi l'arrestation du président Rafael Correa, qui aurait été impliqué dans l'enlèvement d'un opposant politique en 2012, et a demandé qu'Interpol l'appréhende pour l’extrader. Correa, qui vit maintenant en Belgique, a qualifié ces allégations de "particulièrement ridicules" et a dénoncé les pressions de l'Équateur contre lui.
"Il y a quelque chose qu’on appelle la loi, vous savez", a déclaré Correa. "Ils ne peuvent pas nous battre lors des élections, alors ils essaient de nous vaincre en utilisant le système judiciaire. Nous devons arrêter cela parce que ce n'est pas la démocratie."
L'ancien président, qui a également organisé une émission "Conversations avec Correa" sur RT Espanol, a déclaré que ses adversaires "peuvent inventer ce qu'ils veulent parce qu'ils contrôlent tout - médias, système judiciaire, l'Assemblée nationale [Parlement équatorien], etc. et qu’ils s’en servent pour poursuivre les dirigeants de gauche."
"Il s'agit d'une stratégie régionale visant à poursuivre les dirigeants progressistes par le biais du système judiciaire - c'est ce qu'on appelle la judiciarisation de la politique", a-t-il expliqué. Interrogé sur ce qu'il va faire ensuite, il a répondu: "Attendre parce qu'il n'y a aucun espoir d'avoir un procès équitable".
Il a soutenu que la nomination du procureur traitant de l'affaire d'enlèvement de 2012 avait été faite contre la loi équatorienne, qui stipule que le poste ne peut être pourvu qu'après une sélection nationale. "Il a été nommé avec pour mission de me mettre en prison", a déclaré M. Correa, ajoutant qu'il espère que la situation politique en Équateur finira par changer.
"Ce n’est pas à moi de prouver que je suis innocent. Selon la primauté du droit, ils doivent prouver que je suis coupable. Et ils ne pourront jamais le faire parce qu'ils mentent."
L'ancien président a décrit les efforts continus du gouvernement équatorien pour l'appréhender comme faisant partie "d’une stratégie pour m'empêcher de retourner dans mon pays afin d'être à nouveau candidat". En plus, a-t-il noté, l'Équateur l'a privé de toute sécurité. "Ils souhaitent aussi ma mort."
Correa a été remplacé au pouvoir par son allié Lenin Moreno en avril dernier, après une élection nationale serrée. À l'époque, Correa avait salué la victoire de Moreno comme un "triomphe de la révolution", mais plus tard, il a qualifié le nouveau chef d’Etat de "traître" et de "loup déguisé en mouton". Les relations entre les deux hommes se sont détériorées après le référendum constitutionnel limitant la durée du mandat présidentiel pour une personne, empêchant ainsi Correa de se faire réélire en 2021.
Reportage de RT America avec l’interview de Correa
Lien de l’article en anglais:
https://www.rt.com/news/431731-correa-arrest-allegations-interview/