Myanmar/Birmanie: Le gaz, le pétrole et les tentatives de Soros pour faire imploser un Etat-nation

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Par Christof Lehmann (NDT: cet article écrit en 2013 est toujours essentiel aujourd'hui pour comprendre ce qui se passe en Birmanie)

Des affrontements violents entre les Rohingyas musulmans et les bouddhistes, remontant à 2012, se sont intensifié au Myanmar dans l'État de Rakhine qui est frontalier avec le Bangladesh. En 2011, le Myanmar a mis fin à 49 ans de règne militaire. Cela implique à la longue des réformes politiques, sociales, juridiques et économiques. Ces réformes ont été troublées par des conflits supposés ethniques pendant des décennies; en fait il s'agissait des restes de la stratégie britannique de division et de conquête, aggravée par la Deuxième guerre mondiale et les influences post-coloniales. La Birmanie est le pays le plus riche de la grande région du Mékong en termes de ressources naturelles. Pourtant, il figure aussi parmi les classements les plus bas sur l'indice de développement social.

La fin du règne des militaires a ouvert les portes aux sociétés occidentales, aux ONG, aux groupes de réflexion, aux organisations de défense des droits de l'homme et à une plus grande influence des agences des Nations Unies. Beaucoup de ces ONG et agences des Nations Unies sont associés et parrainés par l'autoproclamé philanthrope et le multi-milliardaire George Soros. Ensemble, elles ont établies un réseau plus ou moins associé, composé de nouveaux acteurs locaux et de joueurs internationaux bien établis qui sont célèbres pour exploiter les nations ciblées en utilisant la violence ethnique. Leur philanthropie et leur plaidoyer pour la liberté, la démocratie et les droits de l'homme ont partout laissées des trainées de violence ethnique, de mort et de dévastation de la Bosnie et du Kosovo au Népal. L'emplacement géo-stratégiquement significatif du Myanmar, un gazoduc planifié et sa richesse en ressources ont-ils transformé le Myanmar en la prochaine cible de la mondialisation et de l'encerclement stratégique de la Chine?

L'indépendance et les dénominateurs communs du néo-colonialisme

Le Myanmar est devenu indépendant du régime colonial britannique en 1948. Deux guerres de portée mondiale avaient épuisé les nations et les économies européennes. Le maintien des administrations coloniales était devenu trop coûteux, lourd et irréalisable. La stratégie de division et de conquête du colonialisme a laissé le Myanmar nouvellement indépendant faire face à des conflits internes qui continuent de détériorer la cohérence nationale, la stabilité, la paix ainsi qu'au développement économique, social et politique. Les 49 ans de règne militaire au Myanmar étaient en fait un produit du néo-colonialisme occidental et une défense des nations contre une subversion prolongée.

Après la fin de la guerre froide, le transfert pacifique de Hong-Kong à la Chine, la transformation progressive et l'expansion de l'économie chinoise sur les marchés des anciennes colonies occidentales en Afrique et en Asie, les conflits internes du Myanmar ont acquis de nouvelles perspectives: les ambitions américaines via l'OTAN pour une complète dominance mondiale, l'importance des ressources naturelles de Myanmar, un méga projet de gazoducs et la perspective du Myanmar en tant que nation ciblée comme devant devenir une partie de l'encerclement stratégique américano/OTAN de la Chine.

Tous les dénominateurs communs de subversion sont soutenus par l'Ouest. La participation des nations étrangères, l'instrumentation des éléments locaux et l'objectif de contrôler les ressources, l'économie et la géopolitique ainsi que les sites stratégiquement significatifs. Le produit est un conflit interne basé sur la diversité et la fabrication d'une crise qui apporte une légitimité apparente aux appels à des interventions politiques, économiques ou militaires. Les médias occidentaux s'occupent d'obtenir le consentement populaire pour les interventions en suscitant un légendaire plaidoyer pour la stabilité, les droits de l'homme et la démocratie. La stabilité et les droits de l'homme sont l'outil moderne de propagande pour la légitimité apparente de la fabrication pour une subversion, une invasion, une présence et un contrôle militaires à long terme. La stratégie a été mise en œuvre avec succès en Bosnie et au Kosovo. En 2010 et 2011, elle a été appliquée avec succès en Côte d'Ivoire et en Libye. Elle est actuellement utilisée contre la Syrie et fermentée au Népal. Elle a été fermentée au Myanmar pendant des décennies et les récents affrontements violents entre les musulmans Rohingya et les bouddhistes signalent qu'une autre tentative est faite pour discréditer le pays.

La violence ethnique ou religieuse entre les Rohigyas et les Bouddhistes est, comme on le verra plus loin, un outil des impérialistes occidentaux afin de déstabiliser la réconciliation nationale birmane et de faire échouer une solution birmane et asiatique pour les problèmes de Myanmar au sein du cadre régional de l'ASEAN. La politique d'entrave à une solution négociée par l'ASEAN, le Myanmar, la Thaïlande et la Chine a commencé à être mise en œuvre par les États-Unis pendant l'administration de G.W. Bush. Comme nous le verrons plus loin, l'administration Bush a participé à une tentative de subversion dans l'État de Rakhine en collusion avec les services de renseignement du Bangladesh et du Pakistan. Bien que la nation entière soit ciblée par la subversion, la fonction spécifique des affrontements est cependant de prendre le contrôle de l'État de Rakhine et de ses abondantes ressources pétrolières et gazières.

La conscience ethnique au Myanmar, les causes profondes de la conscience ethnique et des conflits au Myanmar, et l'obstruction de la consolidation nationale du Myanmar dans un cadre régional par l'impérialisme américain et l'OTAN

Le Myanmar possède une histoire de plus d'un millier d'années en tant qu'empire et nation. En fait, on peut soutenir que le Myanmar, même si plusieurs groupes ethniques y sont représentés, a développé une véritable identité nationale et une prise de conscience nationale bien avant que les premiers États nations européens ne soient créés. Une conscience nationale basée sur l'appartenance ethnique s'est ensuite développée pendant les années de domination coloniale britannique. Elle a été fermentée et aggravée par la Grande-Bretagne qui s'en servait comme un instrument colonialiste standard pour le contrôle social et politique.

Les premiers à développer une prise de conscience nationale basée sur la soi-disant appartenance ethnique ont été les Birmans et les Karens au début des années 1900. Le développement a conduit les groupes ethniques à exiger une représentation dans les diverses institutions coloniales qui avaient été mises en place par les Britanniques. On peut noter la géniale stratégie britannique qui a fait que le peuple birman ait exigé lui-même l'institutionnalisation des premiers instruments de contrôle colonialistes.

La sensibilisation nationale selon les lignes ethniques a été renforcée au cours des années 1930 par le développement de l'ultra-nationalisme en Allemagne, en Italie et au Japon et durant l'occupation japonaise et thaïlandaise du Myanmar. Les développements au cours du colonialisme et de la deuxième guerre mondiale ont entraîné une opposition entre le nationalisme partiellement antichinois et anti-occidental encouragé par les Japonais et qui avait la faveur des Birmans, Shans et Rakhines et un nationalisme fondé sur l'ethnicité et encouragé par les alliés et que préféraient les Karens et les Kachins.

Dans l'État Karen, la majorité des membres de l'élite dirigeante sont soit des chrétiens, soit ont des liens étroits avec les communautés chrétiennes et la Grande-Bretagne. Beaucoup de Birmans considéraient les Karens comme des collaborateurs des colonialistes et pendant l'occupation japonaise et thaïlandaise du Myanmar, beaucoup d'entres-eux ont été persécutés. Cette situation a été exacerbée en raison du fait que les Britanniques, en quittant le Myanmar, ont négocié un règlement avec les anciens alliés des Japonais non communistes. Cela a conduit à des affrontements armés entre les Karens et les milices birmanes. La guerre civile a commencé comme une conséquence du colonialisme et de l'occupation du Myanmar par le Japon. La réalité tragique du Myanmar post-colonial et de l'après-guerre est que la violence toujours en cours dans l'État de Karen et dans d'autres régions n'a rien à voir avec le nationalisme ethnique ou basé sur l'ethnie.

Le conflit et ses innombrables morts et mutilés, les décennies de souffrance des Karens dans les camps de réfugiés en Thaïlande, l'impact dévastateur du conflit sur le développement social et politique et pour la cohérence nationale et la sécurité du Myanmar sont une conséquence directe de la colonisation et de l'occupation étrangère qui ont favorisé l'utilisation cynique de la stratégie de division et de conquête. Une note positive cependant, il se pourrait bien que la reconnaissance de ce fait soit la clé de la réconciliation nationale.

Il ne fait aucun doute que des atrocités, des violations des droits de l'homme et des crimes graves ont été commis par tous les protagonistes de ces conflits qui durent depuis des décennies. Les critiques occidentales unilatérales du gouvernement militaire et du nouveau gouvernement civil au Myanmar ne contribuent pas à la résolution des conflits et à la réconciliation nationale. Il semble de plus en plus clair que cette critique ne vise pas à contribuer à la réconciliation. Au contraire, comme cela deviendra évident ci-dessous, d'autres conflits sont fermentés avec l'aide d'intérêts étrangers, d'acteurs nationaux, d'agences des Nations Unies, y compris l'équipe cadre de l'ONU pour l'action préventive financée par Soros et des ONG financées par l'Occident qui sont connues pour justifier les sanctions et les interventions occidentales sur la base des conflits mêmes qu'ils entretiennent et aggravent.

Les pipelines de gaz et de pétrole du Myanmar

Le Myanmar est actuellement impliqué dans deux projets internationaux de pipelines qui, dans une certaine mesure, sont en concurrence entre eux. Le projet pipelinier Myanmar-Bangladesh-Inde (MBI) qui transportera le gaz du Myanmar au Bangladesh et en Inde, et les pipelines Dual Oil & Gas China-Myanmar (deux pipelines, l'un transportant du pétrole, l'autre du gaz, de la Birmanie vers la Chine).

Les pipelines Dual Oil & Gas China-Myanmar

Les pipelines Dual Oil & Gas China-Myanmar

En raison du manque de convergence dans les besoins énergétiques et sécuritaires de l'Inde et du Bangladesh, le projet MBI a d'abord été confronté à une résistance considérable du Bangladesh. Le Bangladesh a estimé que les livraisons de gaz à l'Inde menaçaient les besoins énergétiques et sécuritaires du Bangladesh. Le Bangladesh a ensuite accepté le projet en 2010, après avoir engrangé des estimations nouvelles et plus précises des réserves de gaz disponibles et après la négociation d'un nouveau contrat.

Un autre facteur de motivation pour le Bangladesh dans sa décision d'accepter enfin le projet MBI en 2010 est le fait que le projet de pipeline Chine-Myanmar a réduit le montant disponible des réserves de gaz pour l'exportation vers le Bangladesh et l'Inde. Alors que le premier projet, le MBI a des implications à prédominance régionale, le second projet, le gazoduc du projet Dual Oil & Gas China-Myanmar, n'est pas bien perçu par les cartels occidentaux de l'énergie et aussi par l'administration américaine car ce projet cause de graves préoccupations vis-à-vis de la stratégie des États-Unis et de l'OTAN d'encerclement stratégique de la Chine.

En 2012, des affrontements violents ont éclaté dans l'État de Rakhine; supposément entre les Rohingya majoritairement musulmans exigeant de n'être plus considérés comme des étrangers et des réfugiés, et que le Myanmar leur accorde la citoyenneté birmane, et les Bouddhistes qui, prétendument, s'opposeraient aux aspirations légitimes des Rohingya. Parmi les victimes de la violence figurent des Rohingya, des bouddhistes ainsi que des policiers et des membres des forces de sécurité birmanes.

Comme nous l'avons déjà mentionné ci-dessus, aucun des conflits prétendus ethniques qui ont déstabilisé le Myanmar pendant des décennies n'ont été ou sont des conflits ethniques. Une analyse du conflit supposé religieux et ethnique entre les Rohingya et les Bouddhistes montrera que les causes de la violence et des conflits n'ont rien à voir avec la religion ou l'appartenance ethnique et que ce conflit partage un dénominateur commun avec tous les autres conflits internes au Myanmar; les influences étrangères qui utilisent des facteurs internes pour déstabiliser le pays.

Pour acquérir une compréhension approfondie de la soi-disant violence entre Rohingyas et Bouddhistes, il faut examiner brièvement l'histoire récente du Bangladesh, sa transformation d'État laïc en État islamique, l'interaction entre les développements internes et la guerre américaine de la CIA contre l'URSS, la montée de l'extrémisme islamique en Afghanistan et au Bangladesh, et la position des Rohingyas dans ce contexte.

L'élaboration d'un modèle applicable pour la résolution des conflits, qui doit nécessairement tenir compte des préoccupations culturelles, humanitaires et de sécurité du Myanmar, n'est pas possible sans une analyse préalable de ce contexte.

Injustice sociale au Bangladesh, la fabrique américaine de terroristes, l'utilisation des Rohingyas pour la subversion en Birmanie et le stratégique encerclement de la Chine

Après une longue guerre avec le Pakistan, les forces essentiellement laïques et nationalistes du Bangladesh ont gagné leur indépendance en 1971. En 1972, le Bangladesh a reçu sa première constitution. Elle reposait sur des principes démocratiques, le nationalisme, les droits de l'homme et la laïcité. De puissantes forces au sein de l'armée du Bangladesh ont toutefois entrepris un projet de transformer l'État laïc en un état islamique despotique. Le projet a été contesté par la majorité des nationalistes, des laïcistes, ainsi que par les nombreuses communautés religieuses du pays.

Au cours du XXème siècle, le Bangladesh a connu des conflits internes fondés sur des problèmes sociaux. Les conflits se sont transformés en conflits ethniques, raciaux et religieux. Le pays avait déjà connu des violences considérables fondées sur des questions ethniques, religieuses et sociales.

La violence raciale, ethnique et religieuse a entraîné l'encouragement de la migration ainsi que le déplacement forcé d'importants segments de la population. Les élites islamiques anti-laïcisme de cette période se sont répandues dans l'armée de la libération après la libération ainsi que dans la politique intérieure de l'état nouvellement créé du Bangladesh. Comme d'habitude dans de telles situations, ni les peuples pacifiques, les hindous, les séculiers ou les autres segments de la population n'ont eu une quelconque influence sur ce développement. En fait, la laïcité et la tolérance pour la diversité religieuse ont été pratiquées dans la région pendant des siècles.

Les dictateurs et les politiciens nationalistes ont commencé à abuser de l'islam comme instrument de contrôle social et politique et à consolider les structures de pouvoir. L'abus de l'islam pour la consolidation du pouvoir politique et une insurrection maoïste de dix ans dans l'ouest du Bangladesh ont créés une base pour le développement de mouvements musulmans radicaux dans les districts ruraux.

Les mouvements islamistes radicalisés ont commencé à recevoir un financement substantiel de la part de l'Arabie saoudite et des milliardaires pétroliers qui ont financé la propagation de la branche radicale et extrémiste wahabi de l'islam. De plus, l'aile internationale basée au Qatar des Fraternités musulmanes est devenue bientôt active au Bangladesh, finançant, recrutant, armant et formant des jeunes pour le Jihad.

Le Bangladesh s'est transformé en terreau des mouvements musulmans militants et en un grand exportateur d'idéalistes et de mercenaires jihadis. Au cours de la guerre contre la République démocratique d'Afghanistan soutenue par l'URSS, des milliers de jeunes bangladais ont été recrutés pour la guerre sainte contre "les infidèles". Beaucoup d'entre eux ont été recrutés dans le réseau Al-Qaïda de la CIA, dirigé par Osama ben Laden. Les facilitateurs du recrutement étaient la CIA, l'ISI pakistanaise ainsi que le Service de renseignement militaire du Bangladesh, la DGFI.

Le potentiel de recrutement de jeunes "Combattants de la Liberté" au Bangladesh était énorme. Étant l'un des pays les moins bien classés sur l'indice de développement social, un énorme taux de chômage et un manque d'accès à une éducation adéquate pour les socio-économiquement défavorisés, le Bangladesh devait devenir l'un des principaux exportateurs d'opérateurs et de mercenaires d'Al-Qaïda. Beaucoup d'entre eux étaient alors, et sont toujours, involontairement recrutés dans des guerres de combat au nom de l'impérialisme américain et de l'OTAN.

La participation de la DGFI en Afghanistan a commencé à accumuler de vastes sommes de revenus lucratifs provenant de la drogue et du commerce des armes. En 1978, s'attendant à ce que le gouvernement militaire du Myanmar voisin soit affaibli par des conflits internes, conscient du fait que l'État voisin de Rakhine était riche en ressources naturelles en gaz naturel et en pétrole et conscient du fait que la population Rohingya, auparavant très peu importante dans l'État Rakhine, avait augmenté en nombre en raison d'un afflux important de Rohingyas qui avait été déplacé pendant les conflits internes au Bangladesh en 1943, la DGFI a entrepris la mission de radicaliser les Rohingyas dans l'État Rakhine. L'objectif était la création d'un État Rohingya avec un gouvernement indirect contrôlé par le Bangladesh qui donnerait au Bangladesh l'accès aux riches réserves de pétrole et de gaz du Myanmar dans la région.

L'abus criminel de la population Rohingya déplacée du Bangladesh vers l'État de Rakhine avait l'approbation directe des États-Unis.

Le plan a été conçu par le chef militaire du Bangladesh, le général Ziaur Rahman, avec l'aide de la CIA. L'exécution de la subversion a été déléguée au général de brigade Nurul Islam Shishu. Les liens diplomatiques entre le Myanmar et le Bangladesh se sont gelés lorsque le Myanmar a expulsé l'attaché militaire du Bangladesh et les militaires birmanes ont forcé un grand nombre de militants rohingyas à retourner au Bangladesh. Des atrocités ont été commises par les deux camps. Cependant, le gouvernement de Myanmar a été montré du doigt comme étant le méchant par les gouvernements occidentaux et est devenu le point central d'une couverture médiatique occidentale qui, au mieux, peut être décrite comme de la propagande bien conçue pour couvrir le fait que les États-Unis et le Bangladesh avaient utilisé une population de réfugiés pour fabriquer une subversion. La situation s'est aggravée avec des affrontements frontaliers.

Si le Bangladesh était un lit pour le terrorisme alors, après la soi-disant guerre contre le terrorisme et la guerre contre l'Afghanistan, ce pays est devenu l'une des principales bases d'opérations d'Al-Qaïda. Les agents d'Al-Qaïda et les mercenaires du Bangladesh étaient impliqués, parmi d'autres, dans des missions dans la province d'Aceh en Indonésie ainsi qu'en Afghanistan, en Bosnie, au Myanmar, en Tchétchénie, en Egypte, en Inde, au Cachemire et au Tadjikistan.

La coordination est principalement organisée par le réseau Harkat-ul-Jihad-al-Islam (HuJI). Outre ces opérations, les combattants d'Al-Qaïda recrutés via le Bangladesh ont participé à la subversion réussie de 2011 en Lybie organisée par l'OTAN et participent actuellement à la subversion en cours dans la République arabe syrienne. Aussi bien la CIA et la DIA des États-Unis, l'ISI du Pakistan et la DGFI jouent un rôle important dans la coordination des opérations d'Al-Qaïda via le Bangladesh, bien que la détérioration des liens entre le Pakistan et les États-Unis ait réduit le rôle de l'ISI et contribué à l'afflux de membres d'Al -Qaïda au Bangladesh.

La fermentation d'une nouvelle subversion dans l'État Rakhine au Myanmar est organisée dans les camps rohingyas, par l'intermédiaire de la très militante Organisation de Solidarité Rohingya (RSO) supervisée par les services de renseignement du Bangladesh. Les camps ont connu un afflux important d'organisations et de combattants islamistes associés à Al-Qaïda. La violence dans l'État Rakhine ne peut être comprise indépendamment de ses causes. Les dimensions susmentionnées sont également une condition préalable à la compréhension complète du rôle d'Aung San Suu Kyi, des médias internationaux et birmans, des ONG et des agences des Nations Unies dans la tentative de subversion.

Myanmar: Les réformes politiques dans une nation ciblée

Le problème principal pour l'ancien gouvernement civil militaire et actuel au Myanmar pourrait être réduit à ce qui suit. Le manque de réforme et de développement politique, social, juridique et économique renforce la subversion. Ces réformes très nécessaires augmentent la probabilité d'une subversion réussie. Le manque de processus politiques pluralistes ou plus représentatifs a entraîné l'imprégnation des systèmes politiques, administratifs, juridiques, économiques et autres par les cartels militaires et leurs associés. Les réformes seront confrontées à l'inertie de ceux qui sont bénéficiaires de ces structures. L'influence politique de l'armée se situe entre une subversion réussie et la souveraineté nationale, l'intégrité, la sécurité et la véritable réforme. La mise en œuvre de réformes politiques dans de telles circonstances n'est pas seulement extrêmement difficile, mais aussi intrinsèquement dangereuse pour la sécurité nationale.

Le cas d'Aung San Suu Kyi est un excellent exemple pour savoir comment la tentative de subversion d'une nation entraîne une opposition politique dans le camp de la subversion et comment la subversion influe sur une opposition politique. Aucun autre cas de l'histoire récente n'est en fait plus exemplaire pour cette interaction. La perspective de mettre en œuvre des réformes politiques pacifiques au Myanmar en a considérablement souffert depuis des décennies. En Occident, Aung San Suu Kyi était la militante la plus proéminente de la démocratie et des droits de l'homme. Les gouvernements occidentaux et les médias l'avaient transformée en une icône de la liberté. Une héroïne en résidence surveillée, la Nobel de la paix et une "balise d'espoir" pour la liberté et la démocratie au Myanmar.

Aung San Suu Kyi

Aung San Suu Kyi

En fait, Suu Kyi avait été développé en une icône sous la bannière de laquelle il était possible de positionner le gouvernement du Myanmar comme des méchants tout en menant une guerre non déclarée contre ce pays. Du point de vue des relations publiques, c'était un désastre pour le gouvernement militaire de garder Suu Kyi en résidence surveillée. Du point de vue de la sécurité nationale, elle aurait été un grave danger pour la cohérence, la stabilité et la sécurité nationale du pays si elle avait été libérée avant qu'une transition pacifique vers un gouvernement civil puisse être mise en œuvre en toute sécurité. À moins que Suu Kyi et son parti ne soient disposés et capables de s'adapter aux réformes en réorientant leur politique vers la souveraineté nationale et l'intégration régionale du Myanmar, Suu Kyi et le parti resteront une menace pour la souveraineté nationale ainsi que pour la sécurité nationale et régionale.

Qu'on l'appuie ou non, Aung San Suu Kyi a été et jouera un rôle important dans la politique du Myanmar. Sa position, sa fonction et son influence ne peuvent être comprises et utilisées que pour le bénéfice de Myanmar lorsqu'il est pris en compte qu'elle représente à la fois un consortium de courtiers en puissance qui essaie de déstabiliser le Myanmar et qu'elle en est une victime volontaire, mais plus ou moins une victime des circonstances. La circonstance d'être une politicienne prolifique dans un pays qui a eu un gouvernement répressif parce qu'il était attaqué. La circonstance d'avoir été ciblée comme atout d'autant qu'elle avait besoin de ceux dont l'intérêt est de déstabiliser le Myanmar.

Les prochaines années à venir montreront si Suu Kyi est capable et désireuse d'abandonner certains des plus subversifs des alliés qui l'ont soutenue au cours des dernières décennies. Ses décisions seront cruciales pour la manière dont des réformes rapides et complètes pourront être mises en œuvre en toute sécurité. Malheureusement, il semble que le réseau subversif, allant du Département des États-Unis à la Fondation des Nations Unies pour la démocratie, d'Human Rights Watch à une cohorte d'autres ONG financées par Soros, aient un tel contrôle sur Suu Kyi et son parti, qu'il leur sera pratiquement impossible de travailler pour le meilleur intérêt du Myanmar, de son intégrité et de sa sécurité nationales, même si elle le voulait.

L'intervention de Soros

Le sponsor principal de Suu Kyi au cours des dernières décennies est George Soros. En 2012, George Soros a ouvert son premier bureau au Myanmar. Soros a déclaré qu'il avait eu des entretiens avec la "dirigeante pro-démocratie Suu Kyi" et qu'ils s'étaient mis d'accord pour ouvrir ce bureau. La signification de cet "accord" devient évidente lorsqu'on regarde la gamme des organisations, des initiatives et des agences en Birmanie qui sont financées par Soros.

George Soros

George Soros

Les organisations financées par Soros au Myanmar incluent, la Fondation Open Society, Mizzima News, Birmanie International, Human Rights Watch, Initiatives pour promouvoir l'éducation des jeunes journalistes, les bourses d'études pour les étudiants, les bourses dans les instituts qui sont notoires pour leur participation à la subversion et, à ne pas oublier, les agences de l'ONU.

Parmi les autres organisations qui soutenaient Suu Kyi, il y avait Amnesty International, dont la directrice d'Amnesty International USA, Suzanne Nozzel, était la conseillère des États-Unis et d'Hillary Clinton pour les ONG, les relations gouvernementales, Clinton Global Initiative et la Burma Campaign UK, dont Le rapport de 2006 montre clairement qu'elle est financé par les forces très globalistes qui visent à déstabiliser la Birmanie.

La manière dont tout ce réseau globaliste anti-Myanmar, principalement financé par Soros, agit et comment il s'interface avec la radicalisation des Rohingya par le Bangladesh, un pays qui a supervisé et parrainé des agents et des mercenaires d'Al-Qaïda, devient évidente lorsqu'on regarde de plus près les antécédents de l'Équipe de coordination inter organisations des Nations Unies pour une action préventive (FT) financée par Soros.

L'équipe cadre financée par Soros est une agence des Nations Unies qui supervise la coopération des agences de l'ONU aux niveaux international, régional et national. Elle supervise et coordonne également l'interaction et la coopération entre les agences des Nations Unies et les ONG telles que Human Rights Watch, la Fondation Open Society, Amnesty International, la Campagne de Birmanie et bien d'autres. FT a contribué à la fermentation et à l'explosion de la violence ethnique en Bosnie-Herzégovine. Aujourd'hui, FT participe activement à la fermentation de la violence ethnique et religieuse au Népal, au Myanmar et dans de nombreux autres pays ciblés.

L'exemple du Népal

Pour comprendre comment l'équipe-cadre de l'ONU pour l'action préventive est complice de la fermentation et de l'explosion de la violence ethnique et religieuse dans les pays ciblés, le Népal est un excellent exemple et il convient de l'étudier avec beaucoup de détails.

En 2006, une lutte populaire armée prolongée pour les réformes politiques au Népal a fini avec la victoire du Parti communiste unifié népalais - maoïste contre la monarchie népalaise. Une forme de gouvernement pluraliste et représentative a été installée, les élections ont eu lieu, où ce parti a remporté plus de 40% des sièges parlementaires. D'autres partis communistes étaient représentés dans un gouvernement de coalition. Les anciennes structures gouvernementales centralistes devraient être réformées, le pouvoir délégué aux régions et aux communautés. Une commission a été formée et l'équipe cadre de l'ONU s'est impliquée. Le nombre d'agences des Nations Unies et d'ONG qui ont participé au Népal a augmenté de façon exponentielle.

Le Népal a une histoire de centaines d'années de coexistence tolérante et pacifique entre les différentes communautés ethniques et religieuses. Plus de 100 religions et 300 castes sont représentées dans le pays. Avec l'aide de l'équipe-cadre de l'ONU pour les actions préventives et des ONG qui ont exercé des pressions pour une "répartition équitable de la propriété foncière" fondée sur l'appartenance ethnique et religieuse, comme le NEFIN, ces différentes communautés ont commencé à se soupçonner entres elles et à être envieuse les unes envers les autres. En fait, le dirigeant de FT au Népal, Ian Martin, est la même personne qui était responsable de la même stratégie de subversion en Bosnie-Herzégovine, où elle a entraîné de graves violences ethniques et une guerre civile.

Un plan initialement planifié de six districts pour le Népal a été refusé. Onze régions ont été suggérées. Le problème est que, peu importe comment on divise le Népal le long des lignes ethniques et religieuses, il y aura toujours des éléments d'un groupe qui seront une minorité dans le territoire de l'autre. La violence ethnique a éclaté au Népal, mis en œuvre avec l'aide des extrémistes islamiques associés à la CIA et en collusion avec l'Agence des Nations Unies pour les Narcotiques. C'est précisément le même modèle, et précisément le même réseau financé par Soros d'agences des Nations Unies et d'ONG associées, ainsi que le réseau d'extrémistes islamiques associé à Al-Qaïda qui est derrière l'éruption de la violence dans l'État Rakhine et la subversion prévue du Myanmar.

Les violences de 2012 dans l'État Rakhine et l'implication des employés de l'ONU

La violence dans l'État Rakhine, supposément entre les Rohingyas musulmans et les Bouddhistes, a été planifiée et exécutée en collusion avec Harkat-ul-Jihad-al-Islam (HuJI) et l'Organisation de Solidarité Rohingya associée à Al-Qaïda. La base des opérations pour ces organisations et pour la violence sont les camps rohingyas au Bangladesh. Les organisations ainsi que les camps sont sous la supervision du service de renseignement du Bangladesh, la DGFI. La violence a été incitée pour tenter de déstabiliser les projets régionaux de gazoducs qui contredisent la politique énergétique du Bangladesh et l'encerclement stratégique de la Chine par les américains et l'OTAN.

En juillet 2012 les autorités de l'Etat Rakhine ont arrêté deux employés de l'ONU. Bien que la raison de leur arrestation soit maintenue aussi discrète que possible par les Nations Unies et le gouvernement du Myanmar pour éviter un scandale diplomatique, il est bien établi que le HCR et les employés du WFP travaillaient comme agents de renseignement pour une nation étrangère et que ces deux employés étaient directement impliqués dans la fabrication et l'aggravation des soi-disant affrontements ethniques.

Le 27 août 2012, les deux employés ont été condamnés par un tribunal de Maungdaw, au Myanmar. Les Nations Unies insistent sur le fait qu'ils sont traités conformément à toutes les conventions et immunités internationales applicables auxquelles ils peuvent avoir droit. Cependant, l'immunité n'est pas applicable lorsque le personnel de l'ONU a abusé des privilèges accordés aux Nations Unies pour l'espionnage et la subversion de la souveraineté territoriale d'une nation. L'arrestation et la condamnation subséquente des fonctionnaires de l'ONU indiquent que le gouvernement du Myanmar a confiance en soi et signale qu'il n'acceptera pas une subversion de la souveraineté nationale en fabriquant des violences ethniques ou religieuses comme en Bosnie-Herzégovine ou au Népal. C'est aussi une indication saine du fonctionnement du Myanmar dans les structures antiterroristes et contre-insurrectionnelles. Après tout, le pays a eu à faire face pendant des décennies avec le terrorisme soutenu par l'étranger et la subversion pour les développer.

Même de nombreux intellectuels progressistes occidentaux, pourtant conscients de la complexité des opérations de terrorisme internationales et parrainées par l'État, comme l'arabiste et l'islamologue Kevin Barret, font des déclarations générales sur "les affrontements entre musulmans et bouddhistes", "les Rohingyas" ou encore sur " le régime brutal ". Dans un article récent intitulé "Les Etats-Unis récompensent le Myanmar pour avoir massacré des musulmans", publiés par le média iranien Press TV le 26 août 2012, Kevin Barret a écrit: "Les Rohingya devraient simplement avoir droit à la citoyenneté dont ils ont droit selon la loi internationale. Cela résoudra le problème pour les Rohingyas et le Myanmar. Les Musulmans et les Bouddhistes doivent s'unir contre le nationalisme du régime et le fanatisme". Les déclarations, les demandes et les appels subséquents à l'action publique contre le gouvernement du Myanmar, comme ceux du professeur Barret, sont symptomatiques d'un public américain et occidental mal informé et représentatifs des nombreuses approches simplistes occidentales pour la résolution des conflits. En outre, ces énoncés et exigences renforcent le problème plutôt que d'offrir des solutions constructives et réalisables.

Les considérations essentielles pour un modèle de résolution des conflits

Cela fait des siècles qu'il y a une population de Rohingyas musulmans dans l'état Rakhine du Myanmar. La grande majorité de ces Rohingyas sont bien intégrés dans la société du Myanmar et jouissent des droits qui vont avec la citoyenneté du Myanmar, y compris la liberté religieuse. Cette population souffre autant que tous les autres citoyens de Myanmar des conséquences politiques, sociales et économiques de décennies de conflits et de sanctions.

Les autres Rohingyas, ceux qui ont fui au Myanmar pendant la violence sociale, ethnique et religieuse au Bangladesh au cours des années 1940 ont été partiellement intégrés dans la société civile du Myanmar. La majorité, cependant, vit dans des camps de réfugiés formels et informels dans l'État Rakhine. Ils jouissent d'une protection en vertu du droit international ainsi que de la loi birmane en tant que réfugiés. Le Myanmar n'a aucune obligation en vertu du droit international de donner sa citoyenneté à cette population. Il ne fait aucun doute que la condition de nombreuses populations de réfugiés dans le monde est tragique, mais le problème des déplacements causés par la violence ne sera jamais résolu par des mesures radicales telles que l'octroi automatique de la citoyenneté dans les pays hôtes.

Compte tenu du fait que Bangladesh a précédemment tenté d'établir un État Rohingya sur le territoire du Myanmar et d'installer un gouvernement par procuration afin de contrôler les ressources pétrolières et gazières de Myanmar, les considérations sur le statut de la population réfugiée Rohingya au Myanmar sont particulièrement complexes et difficile.

Il n'est certainement pas utile au réfugié Rohingya moyen du Myanmar de lui imposer des difficultés supplémentaires en déclenchant une insurrection Al-Qaïda supervisée par la CIA et la DGFI qui oblige le gouvernement de Myanmar à mettre en place des contrôles plus stricts de la population réfugiée. L'abus éthique et criminel des droits de l'homme par les gouvernements occidentaux, les agences des Nations Unies et les ONG pour couvrir les insurrections et la subversion et pour justifier les sanctions et les interventions ne résout pas les problèmes des Rohingyas et impose le danger de les victimiser en tant que pions dans une guerre secrète les utilisant.

Une résolution du problème des Rohingyas au Myanmar ne pourra être trouvée sans clarifier le rôle du Bangladesh, des Nations Unies, des services de renseignement de l'Occident et du terrorisme parrainé par l'État au Bangladesh. Toute suggestion constructive pour résoudre les problèmes des Rohingyas doit tenir compte des causes sous-jacentes de leur situation. Le fait de ne pas tenir compte de ces causes sous-jacentes serait un échec pour les Rohingyas et le peuple du Myanmar.

Le professeur Christof Lehmann est le fondateur et rédacteur en chef de nsnbc. Il est psychologue et ancien consultant politique indépendant sur les conflits, la résolution des conflits et un large éventail d'autres questions politiques. En mars 2013, il a créé nsnbc en tant que journal quotidien, indépendant et international en ligne. Il peut être contacté chez nsnbc international à nsnbc.wordpress@gmail.com

Article original en anglais:

https://nsnbc.me/2012/09/08/myanmar-gas-and-the-soros-funded-explosion-of-a-nation-state/

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