Brésil: Bolsonaro menace les peuples autochtones de génocide
Par WW4 Report le samedi 3 novembre 2018
Femmes Kayapo en Amazonie brésilienne (Crédit photo: FUNAI)
Le président d'extrême droite élu du Brésil, Jair Bolsonaro, a fait campagne pour un plan de privatisation de vastes étendues de la forêt amazonienne, afin de les transformer en secteur agroalimentaire et minier. En outre, il cherche à développer l’énergie hydroélectrique et d’autres mégaprojets énergétiques dans la région. Depuis son élection lors du second tour de l'élection présidentielle, le 28 octobre, l'équipe de Bolsonaro a annoncé que son administration allait fusionner les ministères de l'Agriculture et de l'Environnement dans un nouveau "super ministère" chargé de superviser le plan. Le Brésil compte actuellement quelque 720 réserves autochtones, d’une superficie allant d’un seul hectare à près de dix millions d’hectares. Bolsonaro a déclaré qu'il souhaitait mettre toutes ces terres, qui représentent environ 13% du territoire brésilien, aux enchères. "Les minorités doivent s'adapter à la majorité, ou tout simplement disparaître", a-t-il déclaré au cours de la campagne électorale, ajoutant que sous son administration, "pas un centimètre carré" du Brésil ne serait réservé aux peuples autochtones du pays.
Il semble évident que Bolsonaro sera en mesure de mener à bien son programme législatif avec le soutien des trois blocs ultra-conservateurs du Congrès national, connus sous le nom de Bancadas do Boi, do Bíblia e da Bala soit en français Bœuf (le lobby d'élevage agroalimentaire), Bible (les conservateurs religieux) et Balles (les militaires). En outre, de nouveaux sièges ont été remportés aux élections par son propre parti, le Parti libéral social (PSL), qui rassemble ces intérêts.
Les peuples autochtones du Brésil ont fait pression au cours des dernières années pour que leurs terres ancestrales soient plus démarquées. Des milliers de manifestants indigènes se sont affrontés devant la police devant le bâtiment du congrès à Brasilia en avril dernier, dans le cadre d'une manifestation nationale réclamant l'attribution de titres de propriété de leurs territoires. Les peuples autochtones et leurs partisans affirment que la nouvelle incitation à ouvrir les forêts au développement a des implications génocidaires et constitue également une menace sérieuse pour les efforts de lutte contre le changement climatique mondial.
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