Les médias occidentaux ne parlent que des manifestations de Hong Kong et ignorent celles des Gilets jaunes
Les nouvelles diffusées en Occident sont largement dominées par Hong Kong alors que les Gilets jaunes sont ignorés, selon le journaliste australien John Pilger.
Par RT America le 21 août 2019
A gauche: Les manifestants gilets jaunes à Paris (crédit photo: Reuters/Gonzalo Fuentes); à droite: Des manifestants anti-extradition à Hong Kong (crédit photo: Reuters/Aly Song)
Les principaux médias occidentaux opèrent désormais dans un spectre d'opinions et de points de vue autorisés extrêmement étroit; Il suffit de regarder comment les manifestations à Hong Kong et celles en France sont couvertes différemment, a déclaré le journaliste vétéran John Pilger.
"Les informations données par les médias sont dominées par Hong Kong, et pourtant à 29 km de l'Angleterre se trouve la France où cette extraordinaire rébellion des Gilets jaunes a provoqué une violence tout aussi extraordinaire de la part de l'Etat et a été pratiquement ignorée", a déclaré Pilger à l’émission "Going Underground" de RT.
L’explication est bien sûr que les Etats-Unis et leurs alliés sont dans un état de guerre virtuelle contre la Chine, et le but de cette guerre est de "maintenir la suprématie dans tous les domaines des affaires humaines", a-t-il déclaré.
Ils voient la Chine comme un défi. C’est un défi économique, certes, mais ce n’est pas un défi militaire. Cette vision du monde du 19ème siècle qui imprègne Washington et revient dans ce pays, le Royaume-Uni, a créé une situation de guerre avec la Chine.
L’interview complète de John Pilger (en anglais)
Le mouvement gilet jaune, qui tire son nom des gilets à haute visibilité portés par les manifestants, a débuté en novembre suite à une proposition de hausse des taxes sur le carburant, qui a ensuite été abandonnée. Face à une rude réaction, les manifestations se sont poursuivies à cause du mécontentement général suscité par le programme de Macron en faveur des entreprises, de la baisse du niveau de vie et de l’inégalité croissante.
À Hong Kong, des manifestations de grande ampleur ont éclaté à la fin du mois de mars au sujet d'un projet de loi qui aurait permis aux criminels suspects d'être transférés sur le continent. Bien que la loi ait été suspendue depuis, les manifestations ne font que s'intensifier, entraînant de violents affrontements avec la police.
Lien de l’article en anglais:
https://www.rt.com/news/466968-pilger-going-underground-interview/
John Pilger, né le 9 octobre 1939 à Sydney en Australie, est un journaliste, scénariste et réalisateur australien.
Pilger a été correspondant de guerre au Vietnam, au Cambodge, en Égypte, en Inde, au Bangladesh et au Biafra. L'un de ses premiers films, «Year Zero» (Année Zéro) a attiré l'attention de la communauté internationale sur les violations des droits de l'Homme commises par les Khmers rouges au Cambodge.
Pilger a obtenu de nombreux prix de journalisme et d'associations des droits de l'Homme (le Prix Sophie en 2003), dont, deux fois, le prix britannique du Journalist of the Year (journaliste de l’année).
Cet activiste anti-guerre n'a de cesse de rappeler la responsabilité de ceux qui savent, des «intellectuels», aux misères et aux violences du monde:
«Briser le mensonge du silence n’est pas une abstraction ésotérique mais une responsabilité urgente qui incombe à ceux qui ont le privilège d’avoir une tribune.»