Diego Maradona, l'anti-impérialiste

Publié le

Par In Defense of Communism le Jeudi 26 novembre 2020

Diego Maradona, Fidel Castro et Hugo Chavez

Diego Maradona, Fidel Castro et Hugo Chavez

Diego Armando Maradona, l'un des plus grands athlètes du 20e siècle et pour beaucoup de gens le meilleur footballeur de tous les temps, est décédé mercredi 25 novembre à l'âge de 60 ans.

Né en 1960 à Lanús dans la province de Buenos Aires en Argentine, Diego était le cinquième enfant d'une famille pauvre de la classe ouvrière. Son père était ouvrier d'usine et les premières années du jeune Diego ont été marquées par une extrême pauvreté. Au fil des décennies, parallèlement à sa carrière extraordinaire dans le football, Maradona s'est avéré être un défenseur des moins privilégiés, un fervent partisan de Cuba et des mouvements de gauche latino-américains et un critique ouvert de l'impérialisme américain.

À l'instar de son héroïque compatriote Ernesto Che Guevara, il a soutenu la lutte pour l'égalité et la justice dans la région et à l'international. Il s’est fait tatouer le célèbre portrait de Guevara sur l'un de ses bras et le visage du dirigeant cubain Fidel Castro sur l'une de ses jambes.

Maradona n'a jamais craint d'exprimer publiquement ses opinions politiques et sociales. Il s'est rendu pour la première fois à Cuba en 1987, juste un an après que l'équipe nationale argentine ait remporté sa dernière Coupe du monde au Mexique. Depuis lors, il a noué une forte amitié avec le Comandante Fidel Castro, qu'il admirait profondément et considérait comme un second père.

"On dit qu'il a commencé [la révolution] avec douze hommes et trois fusils dans la Sierra Maestra et maintenant je comprends pourquoi il a gagné: il a une conviction de fer. Fidel Castro est une personnalité impossible à oublier", faisait remarquer Maradona à Prensa Latina en juillet 1987 après sa rencontre avec le Líder Máximo.

Le charme politique d'un génie révolutionnaire comme Fidel a laissé un puissant impact sur Diego qui s’est mis à visiter fréquement Cuba. En 2000, Fidel a invité Maradona à la clinique de La Pedrera car le footballeur luttait contre la toxicomanie et avait besoin de rééducation. La superstar argentine n'a jamais oublié ce que Fidel et Cuba ont fait pour lui. Cinq ans plus tard, en 2005, Diego a interviewé Fidel dans son émission de télévision qui a été tournée à La Havane et a duré près de cinq heures.

Au cours de l'entrevue, Maradona a promis à Fidel de diriger la manifestation contre la visite du président américain de l'époque George W. Bush en Argentine. "Je pense que Bush est un meurtrier ... Je vais diriger la marche contre lui en manifestant sur le sol argentin", avait déclaré Diego.

Et, en effet, le 4 novembre 2005, l'athlète emblématique a rejoint une grande manifestation anti-impérialiste dans la ville côtière de Mar del Plata où se tenait le Sommet des Amériques. Il portait un T-shirt "Stop Bush", le "S" de Bush étant remplacé par une croix gammée.

Parlant de Fidel en 2014, Maradona a souligné:

"Je ressentais une grande fierté à l'intérieur, il m'appelait au téléphone à deux heures du matin et nous parlions de football et de beaucoup de choses. Et nous avons parlé de politique aussi et il m'a beaucoup appris. C'est un homme qui dormait seulement quatre heures et travaillait toute la journée. Fidel m'a appris beaucoup de choses que je ne savais pas et qu'il m'a enseigné mieux que quiconque."

Diego Maradona et Fidel Castro

Diego Maradona et Fidel Castro

Lorsque le grand leader cubain est décédé en novembre 2016, Diego était en Croatie pour assister à la finale de la Coupe Davis. "J'ai pleuré de manière incontrôlable", a déclaré Maradona aux journalistes, "il était comme un père pour moi ... Il m'a ouvert les portes de Cuba alors que l'Argentine me les fermait". Peu de temps après, il s'est rendu à Cuba pour assister aux funérailles du Comandante et rendre hommage à son "second père".

Diego Maradona était également un partisan du processus bolivarien au Venezuela et un féroce critique de l'ingérence impérialiste américaine dans ce pays. Il s'est rendu plusieurs fois dans le pays, rencontrant Hugo Chavez et d'autres dirigeants latino-américains, dont le président bolivien Evo Morales.

En 2007, Maradona est apparu dans l'émission de télévision hebdomadaire de Chavez où il a déclaré:

"Je crois en Chavez, je suis Chavista ... Tout ce que fait Fidel, tout ce que Chavez fait pour moi est ce qui peut être fait de mieux". Dans le même temps, Maradona a dénoncé l'hostilité américaine contre Cuba et le Venezuela en disant: "Je déteste tout ce qui vient des États-Unis, je le déteste de toutes mes forces".

À la mort de Chavez, Diego a visité sa tombe avec le président Nicolas Maduro, avec qui il deviendra ami plus tard. "Ce que Hugo m'a laissé, c'est une grande amitié, une incroyable sagesse politique. Hugo Chavez a changé la façon de penser de l'Amérique latine. Nous nous couchions devant les États-Unis et il nous a montré que nous pouvons marcher seuls", a déclaré Maradona après la mort de Chavez.

Il a continué à soutenir le processus bolivarien, étant un partisan politique de Nicolas Maduro. "N'abandonnez pas. Au football, peu importe si vous perdez trois à zéro, n'abandonnez jamais. Vous n'avez jamais abandonné et vous donnez tout aux Vénézuéliens. Vive Maduro! " a-t-il dit lors d'une visite à Caracas et il a ensuite ajouté: "Nous sommes des soldats de Nicolas, je suis venu ici pour lui apporter mon soutien".

Diego Maradona, Fidel Castro et Hugo Chavez

Diego Maradona, Fidel Castro et Hugo Chavez

En 2017, lorsque les États-Unis et l'opposition de droite vénézuélienne ont tenté de créer l'instabilité dans le pays, Maradona a exprimé son soutien indéfectible à Nicolas Maduro et au peuple vénézuélien.

"Nous sommes des chavistes jusqu'à la mort. Quand Maduro ordonne, je m’habille en soldat pour un Venezuela libre, pour lutter contre l'impérialisme et ceux qui veulent prendre nos drapeaux, ce qui est la chose la plus sacrée que nous ayons. Vive la révolution!!!", a écrit Diego sur sa page Facebook officielle.

Lorsque le chef de l'opposition soutenu par les États-Unis, Henrique Capriles, a critiqué l'ancien footballeur pour son soutien à Maduro, affirmant que Maradona ne soutiendrait pas le gouvernement "s'il devait vivre avec seulement 15 dollars par mois", Diego a riposté: "Capriles, ne joue pas les victimes avec moi. Je sais très bien ce que c'est que de vivre avec sept frères et de ne rien avoir à manger. J'aurais aimé que nous ayons ces 15 dollars! La différence entre toi et moi, c'est que je ne me suis jamais vendu".

On peut dire beaucoup de choses sur la vie de Diego Maradona, ses diverses addictions et ses erreurs. Cependant, personne ne peut nier sa position anti-impérialiste ferme et cohérente. Au final, la légendaire star du football est restée fidèle à l’adage de Fidel: "Les idées ne se négocient pas".

Lien de l’article en anglais:

http://www.idcommunism.com/2020/11/diego-maradona-anti-imperialist.html

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