Selon un rapport, l'Inde serait à l'origine d'une campagne d'assassinats ''méthodique'' au cœur du Pakistan

Publié le par La Gazette du Citoyen

Par Joseph Fitsanakis pour IntelNews le 2 janvier 2025 
Un nouveau rapport du Washington Post affirme que le gouvernement indien est à l'origine d'un «programme d'assassinats méthodique» qui cible des individus au plus profond du Pakistan, rival nucléaire de l'Inde. Selon le rapport, publié mardi, le programme d'assassinats secrets est l'œuvre de la Research and Analysis Wing (RAW), la principale agence de renseignement extérieure de l'Inde. Il aurait été autorisé par le populaire et controversé Premier ministre indien Narendra Modi, qui supervise également sa mise en œuvre depuis sa réélection en 2021.

Quartier général de la Research and Analysis Wing (RAW) à New Delhi

Quartier général de la Research and Analysis Wing (RAW) à New Delhi

Depuis 2023, intelNews couvre le conflit de haut niveau entre l'Inde et le Canada, après qu'Ottawa ait découvert un vaste programme d'assassinats indiens ciblant les dirigeants séparatistes sikhs sur le sol canadien. Le mois dernier, le rédacteur invité d'intelNews, le Dr Stephan Blancke, a analysé l'inquiétude croissante au sein de l'Union européenne concernant les activités secrètes indiennes qui ciblent les membres de la communauté indienne expatriée sur le sol européen. Mais le rapport du Washington Post aborde une dimension potentiellement nouvelle du programme d'assassinats de l'Inde, qui se concentre sur le Pakistan.
Selon le rapport, le Premier ministre Modi soutient pleinement le programme d’assassinats ciblés du RAW depuis au moins 2021. Au cours des années qui ont suivi, six assassinats ont eu lieu au Pakistan, qui portent la marque des opérations du RAW. Ces opérations ont été menées par l’intermédiaire d’un «réseau sophistiqué» d’intermédiaires au Moyen-Orient – ​​en particulier à Dubaï – qui commandent des équipes compartimentées d’agents de surveillance, de tueurs à gages et de logisticiens. Les paiements seraient facilités par des réseaux informels de hawala gérés par des Moyen-Orientaux, des Afghans et d’autres.
Nombre des personnes tuées étaient des membres actuels ou anciens de groupes militants soutenus par le Pakistan, comme Jaish-e-Muhammad et Lashkar-e-Taiba, qui ont été qualifiés d’organisations terroristes par la plupart des pays occidentaux. Pour cette raison, l’Occident, y compris les États-Unis, hésite à accuser l’Inde d’avoir violé le droit international. Le Washington Post affirme que les Pakistanais ont exprimé leur frustration aux États-Unis, par l’intermédiaire de Nadeem Anjum, directeur général de la direction de l’Inter Services Intelligence (ISI), la principale agence de renseignement pakistanaise. En 2022, Anjum aurait informé William Burns, directeur de la CIA américaine, du programme d’assassinats indien. Cependant, aucune mesure notable n’a été prise par les États-Unis en réponse aux révélations d’Anjum, affirme l’article.
URL de l'article en anglais:
https://intelnews.org/2025/01/02/01-3379/

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