Il y a 13 ans au Kosovo, des extrémistes albanais organisaient un pogrom contre les Serbes et les autres minorités du Kosovo

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Les 17 et 18 mars 2004 ont eu lieu des attaques généralisées menées par des extrémistes albanais au Kosovo contre les Serbes, les Roms, les Ashkalis (Roms albanophones) et d'autres minorités. 19 personnes ont été massacrées et plus de mille autres blessées. 730 maisons ainsi que 36 églises, monastères et autres sites culturels ou religieux orthodoxes ont été endommagés ou détruits. Plus de 4000 personnes ont du fuir leurs habitations.

"Pour l'OTAN et les Nations Unies au Kosovo, il s'agissait du plus grand test sur le plan de la sécurité depuis 1999, lorsque les minorités avaient été chassées de chez elles sous le regard passif de la communauté internationale," a déclaré à l'époque Rachel Denber, directrice exécutive par intérim à la Division Europe et Asie Centrale de Human Rights Watch. "Mais ils ont raté le test. Dans bien trop de cas, les soldats de la paix de l'OTAN ont cadenassé les grilles de leurs bases et ont regardé brûler les maisons des Serbes."

Les émeutiers, des albanais du Kosovo, ont agi avec une impitoyable efficacité, débarrassant bon nombre de zones du Kosovo de tous les vestiges d'une présence serbe. Ils ont également visé d'autres communautés minoritaires, notamment les Roms et les Ashkalis. Dans un grand nombre de villages touchés par les violences, la totalité des habitations serbes, roms ou ashkalis ont été détruites lors d'attaques parfaitement organisées.

Dans le village de Svinjare, les 137 maisons serbes ont été incendiées mais les habitations voisines abritant des Albanais de souche sont restées intactes. A Vucitrn, autre village proche, les 69 maisons ashkalis ont été détruites, tandis qu'à Kosovo Polje, plus de 100 habitations serbes et roms ont été incendiées, tout comme le bureau de poste, l'école serbe et l'hôpital serbe. La moindre présence serbe a été irrémédiablement prise pour cible. A Djakovica, des Albanais de souche ont assiégé l'église orthodoxe serbe qui abritait les seules serbes encore présentes dans la ville: cinq femmes âgées. Ces dernières ont heureusement pu être évacuées.

Soldats de la KFOR (OTAN) regardant sans intervenir les extrémistes albanais bruler les maisons appartenant aux minorités ethniques

Soldats de la KFOR (OTAN) regardant sans intervenir les extrémistes albanais bruler les maisons appartenant aux minorités ethniques

Bien que les troupes de la KFOR dirigées par l'OTAN aient pour mandat spécifique d'assurer la sécurité des minorités au Kosovo, elles ont failli à leur mission de protection lors des émeutes, laissant souvent les minorités serbes ou autres à la merci des meutes d'Albanais de souche. A Svinjare, un groupe important d'Albanais de souche est passé juste en face de la principale base française de la KFOR pour se rendre dans le village, avant de bouter le feu à toutes les habitations appartenant aux minorités. La KFOR n'est pas venue au secours des Serbes, alors que Svinjare était situé à quelques centaines de mètres de la base. La KFOR n'a pas non plus réagi lors de l'attaque anti-ashkali perpétrée à Vucitrn, bien que le village se trouve à proximité de deux bases françaises de la KFOR.

Des émeutiers albanais assaillent une église serbe sous l’œil d’un soldat de la KFOR passif

Des émeutiers albanais assaillent une église serbe sous l’œil d’un soldat de la KFOR passif

L’église après le passage des émeutiers albanais

L’église après le passage des émeutiers albanais

Les troupes de la KFOR sous commandement allemand ne se sont pas déployées pour protéger la population serbe et ses églises et monastères orthodoxes historiques. Le village de Belo Polje, proche de la principale base italienne de la KFOR, a été réduit en cendres. Dans la capitale Pristina, des Serbes ont été forcés de se barricader dans leurs appartements pendant que les émeutiers d'origine albanaise tiraient sur eux, pillaient et brûlaient les appartements des étages inférieurs.

Les violences ont été déclenchées par une série d'événements, en particulier des accusations sensationnalistes et en définitive fausses selon lesquels des Serbes étaient responsables de la noyade de trois garçons d'origine albanaise. Les autres détonateurs ont été d'une part la colère qui s'est emparée des Albanais de souche en raison du blocage de la principale route Pristina-Skopje par des villageois serbes qui voulaient protester contre le meurtre par balle d'un adolescent serbe par des Albanais, et d'autre part la manifestation du 16 mars organisée par des groupes d'anciens combattants et autres individus liés à l'Armée de Libération du Kosovo (UCK) qui protestaient contre l'arrestation d'anciens dirigeants de l'UCK inculpés de crimes de guerre.

Nous savons aujourd'hui que les services de renseignement de l’OTAN étaient au courant à l’avance de ce qui allait arriver mais qu'ils ont préféré laisser faire. A cause de cette passivité des troupes de l’OTAN chargées d’assurer la sécurité, 19 personnes sont mortes ce jour-là.

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