Les radicaux de Hong Kong veulent un changement de régime à la Maidan (révolution de couleur ukrainienne)

Publié le

Par Australian Alert Service pour Citizens Electoral Council* le 11 septembre 2019

Des manifestants hongkongais brandissent le drapeau américain et appellent le président Trump à libérer Hong Kong

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Les forces à l'origine des perturbations de plus en plus violentes dans la région administrative spéciale de Hong Kong en Chine ont commencé à essayer ouvertement de fomenter le renversement du gouvernement provincial, sur le modèle du coup d'État «Maidan» de novembre 2013-février 2014, qui a vu les milices néo- nazies soutenues par les Américains chasser le président élu de l'Ukraine. Comme l'a signalé l’Australian Alert Service (Service d'alerte australien), la tendance vers cette direction était déjà devenue évidente depuis fin mars alors qu'un mouvement de protestation pacifique était repris par de violents radicaux anti-chinois soutenus par les gouvernements américain et britannique, notamment via le National Endowment for Democracy (NED), financé par le Département d'Etat américain (1). Désormais, le désir de l'empire anglo-américain pour un changement de régime sanglant est devenu une réalité, après que leurs militants proxys pour la «démocratie» et les «droits de l'homme» aient organisé des projections publiques d’un documentaire de 2015 qui blanchit la main américaine derrière le coup d'État de Maidan et les néo-nazis qui l'ont exécuté, le glorifiant plutôt comme une victoire de la démocratie, dans le but d'inspirer les Hongkongais pour qu'ils fassent la même chose.

«Dans la soirée du 29 août, les manifestants et les communautés ont organisé des projections dans toute la ville du documentaire ukrainien Winter on Fire, nominé aux Oscars, qui retrace la révolution EuroMaidan de 2014 (2) qui a finalement renversé du pouvoir le président Viktor Yanukovych, soutenu par Moscou», a rapporté le journal ukrainien de langue anglaise Kyiv Post le 30 août dernier. Cette description contient plusieurs inexactitudes: ce film a été décrit comme une production «Ukraine/États-Unis/Royaume-Uni» devrait plus précisément être étiqueté comme «propagande» que «documentaire» et Ianoukovitch, le président élu d'Ukraine, entretenaient des relations complexes avec la Russie, l'Union européenne et divers intérêts commerciaux opérant dans la région post-soviétique. Mais le principal point sur ce qui s’est passé le mois dernier est le suivant: «Selon les organisateurs, le film a été diffusé à Hong Kong dans quelque 40 lieux différents, principalement à l’extérieur.»

Des manifestants ukrainiens ne cachent pas leurs sympathies néo-nazies lors des manifestations du Maidan en Ukraine

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Le réalisateur américano-israélien Evgeny Afineevsky (né en Russie, mais résidant principalement en Israël et aux États-Unis depuis le début des années 1990), qui a dirigé et produit Winter on Fire: Ukraine’s Fight for Freedom, a publié le 19 août dernier une lettre ouverte aux habitants de Hong Kong, les exhortant «à constater que cet espoir repose vraiment entre les mains des nouvelles générations [sic] d'aujourd'hui, qui croient aux possibilités de changement et de liberté, même lorsque le prix à payer pour cette liberté est [sic] leur vie… et qui sont prêts à défendre leurs droits et leurs convictions dans les pires conditions, même des balles.» Le Kyiv Post a rapporté que «Des manifestants, des législateurs pro-démocrates et d'autres Hongkongais», dont le chéri de la NED Joshua Wong, âgé de 22 ans, visage public du mouvement séparatiste de Hong Kong depuis les manifestations «Occupy Central» (aka révolution révolutionnaire) de 2014 - avaient déclaré que «leur mouvement est fortement inspiré par les efforts des révolutionnaires ukrainiens» qui sont présentés dans le film. C’est précisément son objectif. En effet, comme Afineevsky l’a explicitement reconnu dans une interview accordée à Mashable.com le 22 janvier 2016, il est «cinéaste, pas journaliste» et a conçu Winter on Fire non pas comme un compte rendu objectif des événements, mais comme un récit du bien contre le mal et qu'il espérait que son film puisse servir aux autres peuples «opprimés» en tant que «manuel de la révolution».

Les Nazis blanchis dans le film

À cette fin, Afineevsky masque délibérément les véritables forces motrices du Maidan. Comme l'écrivain américano-ukrainien Lev Golinkin l'a écrit dans sa critique de Winter on Fire, publiée le 18 février 2016 dans The Nation, «C’est une panoplie colorée d'activistes, d'artistes, de babouchki [grands-mères], de prêtres barbus et d'étudiants au visage frais comme si les Ukrainiens de toutes les couches de la société avaient participé au soulèvement de Maidan. Mais il en manque certains - les néo-nazis, dont le film cache la participation pourtant essentielle.»

Il a cité un article du professeur Ivan Katchanovski, de l'Université d'Ottawa au Canada, publié en septembre 2015 - le mois précédant Winter on Fire - qui montrait que le massacre décisif du 20 février 2014 intitulé «Le massacre de Maidan par des tireurs isolés» qui a couté la vie à plus de 50 personnes n'a pas été commis par la police ou d’autres forces gouvernementales, comme l’a prétendu Afineevsky et la quasi-totalité des médias internationaux. Katchanovski a présenté «des preuves considérables en matière de médecine légale et autres, qui démontrent que des groupes d'extrême droite ont non seulement provoqué des combats en tirant sur la police, mais ont également assassiné des manifestants de Maidan au cours d'une opération sous faux drapeau».

En novembre 2017, deux ressortissants géorgiens ont déclaré au journal italien Il Giornale qu'ils faisaient partie d'un groupe de tireurs embauchés qui avaient perpétré le massacre, sur ordre du militant néo-nazi et homme politique Andriy Parubiy, commandant du soi-disant Maidan. Ce dirigeant des forces d’autodéfense, qui deviendra plus tard secrétaire du Conseil de la sécurité nationale et de la défense de l’Ukraine, a contribué à déclencher la guerre civile contre les régions de Donetsk et Lougansk dans le sud-est de l’Ukraine après que ces dernières aient refusé de reconnaitre le régime issu du coup d’Etat, et ensuite, il est devenu le président du nouveau parlement ukrainien.

Le film d'Afineevsky fait l’apologie d’un «héros» du nom de Volodymyr Parasyuk, l'un des lieutenants de Parubiy, qui, dans sa scène culminante, est en train de saisir le micro sur la scène de Maidan, dans la nuit du 21 au 22 février 2014. Les dirigeants politiques du Maidan, après les meurtres des tireurs, la médiation de la France, de l'Allemagne et de la Pologne avaient abouti à un accord avec Ianoukovitch sur une fin pacifique des manifestations et sur une transition du pouvoir dans laquelle le président était d’accord pour quitter ses fonctions d'ici la fin de l'année en cours. Parasyuk est intervenu pour rejeter tout accord avec le gouvernement et a demandé à ce que M. Ianoukovitch démissionne immédiatement ou qu'il soit tué, sinon «nos camarades seraient morts en vain». Le 1er mars 2014, le Washington Post a révélé que Parasyuk était un disciple de troisième génération du fasciste ukrainien, collaborateur nazi et dirigeant des paramilitaires de la Deuxième Guerre mondiale, Stepan Bandera (qui a exterminé des centaines de milliers de juifs et de tsiganes entre 1941 et 1944 et qui est vénéré par le pouvoir en Ukraine aujourd’hui).

Afineevsky a également délibérément occulté le rôle de premier plan joué par les autorités américaines dans le Maidan, en mentionnant une seule fois dans son film que des politiciens américains en visite «ont rencontré Yanukovych afin de trouver une solution diplomatique». Pourtant, déjà le 4 février 2014, plus de deux semaines avant le limogeage de Ianoukovitch, les médias internationaux ont publié un enregistrement confidentiel d'une conversation téléphonique entre la secrétaire d'État adjointe américaine Victoria Nuland et l'ambassadeur Geoffrey Pyatt, dans laquelle Nuland avait demandé à son subordonné de choisir le futur Premier ministre et indiquée comment exclure au mieux les Nations unies et l’UE du processus. Le 11 décembre 2013, tous les deux sont apparus personnellement sur les barricades, où Nuland a distribué des biscuits et, trois jours plus tard, le sénateur américain John McCain s'est rendu par avion pour obtenir le soutien des États-Unis à la «révolution», après s’être officiellement montré en compagnie du député ukrainien Oleh Tyahnybok, chef du parti néo-nazi Svoboda («Liberté»). Parubiy et ce dernier avaient cofondé le Parti social-national de l'Ukraine (SNPU) en 1991.

Une longue histoire

Cette confluence de néo-nazis et d'ingérence étrangère en Ukraine remonte à bien plus loin que 2013. Comme l'a montré l'Executive Intelligence Review dans un dossier datant de mai 2014 (3) Bandera et d'autres dirigeants de sa branche de l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN-B), qui, à la fois conjointement avec les nazis et individuellement, avaient mené des campagnes de nettoyage ethnique au cours de la Seconde Guerre mondiale (assassinant quelque 70,000 juifs et polonais en 1943 seulement) au nom de la création d'une «Ukraine ethniquement pure», ont été recrutés après la guerre par les services de renseignements britanniques MI6, le renseignement militaire américain et plus tard la Central Intelligence Agency, et l’équivalent allemand de la CIA, le BND, pour mener des opérations de sabotage à l’intérieur de l’Union soviétique. Lorsque l'Union soviétique s'est séparée en 1991, les dirigeants de l'OUN-B et ses descendants, toujours au service de l'employeur anglo-américain, sont rentrés en Ukraine afin d'infiltrer toutes les milices extrémistes nationalistes et/ou néo-nazies et les mouvements politiques qui ont été au premier rang lors du Maidan et ont ensuite formé le nouveau gouvernement. Comme Golinkin l’a écrit: «Sans les groupes néonazis, Maidan n’aurait pas réussi à renverser le président élu de l’Ukraine – le «winter on fire» (hiver en flammes) n’aurait pas fait long feu. Et pourtant, le film s’abstient de mentionner cela.» Un bref aperçu demeure: un portrait de Bandera ici, sa bannière rouge et noire là, et de temps en temps un provocateur masqué portant le Wolfsangel (crochet du loup), symbole héraldique allemand utilisé par plusieurs bataillons SS pendant la Seconde Guerre mondiale et adopté en leur honneur par le SNPU/Svoboda et divers paramilitaires. Mais ces symboles ne sont jamais expliqués et ne signifient rien pour les spectateurs du film qui ne sont pas déjà au courant.

Les membres de la division ukrainienne Azov n’hésitent pas à brandir un drapeau nazi

Les membres de la division ukrainienne Azov n’hésitent pas à brandir un drapeau nazi

Le résultat, écrit Golinkin, est que «Winter on Fire omet des faits essentiels, ce qui permet à un public dont la compréhension de l'histoire, de la politique, des régions, de la structure sociologique et des langues de l'Ukraine est extrêmement limitée (ou inexistante) d’avoir une vue faussée de l'évolution de l'Ukraine.» Cela vaut certainement pour les adeptes illusoires de Joshua Wong et de ses sponsors américains et britanniques à Hong Kong, censés être «inspirés» pour devenir de la chair à canon lors de la dernière tentative de changement de régime organisée par l'empire anglo-américain.

Notes de bas de page

1. «Project Democracy coup machine drives Hong Kong ‘protests» (La machine à coup d'Etat du projet Démocratie anime les «manifestations» de Hong Kong), par Australian Alert Service, le 28 août 2019.

2. L'EuroMaidan doit son nom à la Place de l'Indépendance (Maidan Nezalezhnosti) à Kiev, où se sont déroulées les manifestations qui se sont transformées en émeutes. Les participants étaient organisés de manière à soutenir l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne et à s'opposer au report de la signature par le président Yanukovych d'un accord d'association avec l'UE.

3. «British Imperial Project in Ukraine: Violent coup, fascist axioms, neo-Nazis» (Projet impérial britannique en Ukraine: coup d'État violent, axiomes fascistes, néonazis), par EIR le 16 mai 2014.

* Citizens Electoral Council est l’équivalent australien du parti Solidarité et Progrès d’idéologie gaulliste de gauche et dirigé par Jacques Cheminade

Lien de l’article en anglais:

https://cecaust.com.au/hong-kong-radicals-seek-maidan-style-regime-change

Sur l’Ukraine, voir aussi:

L’Ukraine est une nation artificielle créée par les nazis, tout comme la Croatie

Publié le 21 mars 2017

Lien:

http://lagazetteducitoyen.over-blog.com/2017/03/l-ukraine-est-une-nation-artificielle-creee-par-les-nazis-tout-comme-la-croatie.html

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Publié le 15 juillet 2018

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http://lagazetteducitoyen.over-blog.com/2018/07/les-etats-unis-renforcent-les-nazis-en-ukraine.html

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Sur l’Ukraine et Hong Kong:

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Publié le 7 septembre 2019

Lien:

http://lagazetteducitoyen.over-blog.com/2019/09/qu-est-ce-qu-une-revolution-de-couleur.html

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Publié le 9 septembre 2019

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http://lagazetteducitoyen.over-blog.com/2019/09/venezuela-ukraine-hong-kong-3-exemples-de-revolutions-de-couleur-fausses-revolutions-organisees-par-la-cia.html

Sur Hong Kong:

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http://lagazetteducitoyen.over-blog.com/2019/08/hong-kong-nouvel-epicentre-de-la-campagne-de-diffamation-de-l-empire-contre-la-chine.html

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Publié le 22 août 2019

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