Imaginons un peu... ma deuxième pensée sur les émeutes en France

Par Alexis Lerebel pour La Gazette du Citoyen le 5 juillet 2023

Ma première analyse des évènements est disponible ici:

http://lagazetteducitoyen.over-blog.com/2023/07/c-est-arrive-pres-de-chez-vous-le-film-belge-qu-il-est-interessant-de-revoir-si-l-on-veut-analyser-l-affaire-nahel-et-ses-suites.html

Ceci n'est pas un article appuyé sur des faits précis et relatés par les médias. De plus, il ne s'agit pas non plus d'une "théorie du complot" car, à aucun moment, je ne déclare qu'il s'agit de la vérité. Il s'agit juste de réflexions et de suppositions qui me travaillent l'esprit.

Et si...

Après son élection en 2015, le gouvernement SYRIZA d'Alexis Tsipras avait procédé à un référendum en Grèce ou les gens avaient votés "Non" à plus de 61% aux mesures d'austérité imposées par l'Union Européenne et, suite à la pression et au chantage d'expulser la Grèce de l'Union Européenne, Alexis Tsipras avait décidé finalement de capituler, malgré le résultat du vote, face aux instances de l'UE. Yánis Varoufákis, le ministre des finances de ce gouvernement, avait alors décidé de démissionner suite à son désaccord avec ces mesures impopulaires d'austérité du gouvernement capitulateur.

Peu après sa démission, Varoufákis avait déclaré: "Ce qui arrive à la Grèce n'est qu'un ballon d'essai, la véritable cible des hauts-fonctionnaires européens, c'est la France. Il s'agit de détruire son modèle social afin de pouvoir reconstruire un modèle européen ultra-libéral".

Yánis Varoufákis

Suite aux directives de l'Union Européenne, le président François Hollande lance le premier ballon d'essai en 2016 avec la loi El Khomri que Manuel Valls a fait passer à l'Assemblée nationale en utilisant l'article 49-3. Cette loi, issue d'un gouvernement "socialiste", est une loi ultra-libérale qui va dans le sens de ce que souhaitent les hauts fonctionnaires de l'Union Européenne. Cela déclenchera un vaste mouvement de grève et l'apparition du mouvement de protestation "Nuit debout".

Face à cela, François Hollande, tombé au plus bas dans les sondages, renonce à se représenter à la présidence et soutient de façon non officielle son ministre de l'économie, Emmanuel Macron, qui quitte le PS, démissionne de son ministère et fonde et prend la présidence de son propre mouvement politique, baptisé En marche.

Ce dernier est élu à la présidence face à Marine Le Pen.

Il met immédiatement en place une "Réforme du code du travail" dans un sens beaucoup plus libéral qui correspond aux souhaits des hauts fonctionnaires de l'UE. Mais, en octobre 2018, apparait le mouvement de protestation des Gilets jaunes, un mouvement venu de toutes les couches de la société, de l'extrême gauche à l'extrême droite en passant par les apolitiques, qui se rejoignent tous pour dire "non" à la politique ultra-libérale de Macron.

Ce mouvement est ensuite réprimé de la façon la plus dure en autorisant la police à utiliser de terribles armes de répression, LBD, grenades de désencerclement et autres, pour les réprimer.

La répression laisse plusieurs dizaines de personnes handicapées à vie (perte d'un œil ou d'une main) et 2 morts officiels (14 selon des sources jugées "complotistes").

Ensuite, Macron est réélu face à l'épouvantail Marine Le Pen et, dans un premier temps, les mesures anti-Covid lui permettent d'avoir la paix et de mettre en place des lois de plus en plus néolibérales et liberticides sans avoir à craindre une réaction des citoyens confinés chez eux.

Puis, après le déconfinement, vient la loi sur la retraite à 64 ans et à nouveau, les gens sortent dans la rue pour manifester leur colère et menacer le pouvoir en place.

C'est à partir de là que j'assume n'être que mes réflexions.

Et si cette affaire du meurtre de Nahel par un policier avait été utilisée par le pouvoir en place afin de monter les gens les uns contre les autres afin de faire oublier les mesures visant à la destruction du modèle social français...

"Diviser pour mieux régner" est une stratégie mise en place au temps de l'Empire romain et utilisée à foison par les Britanniques pour monter les gens les uns contre les autres dans leur empire afin de mieux les manipuler et les contrôler.

Alors, dans ce cas, les médias français aux ordres du pouvoir auraient monté cette affaire en épingle afin de créer une division entre les Français de souche et ceux d'origine nord-africaine.

La plupart de ceux qu'on appelle les "cailleras" (un mot venu du verlan "racailles" qui désigne les voyous des banlieues sans foi ni loi) sont des jeunes gens originaires d'Afrique du Nord ou d'Afrique subsaharienne, c'est un fait indéniable. Mais la grande majorité des gens originaires d'Afrique du Nord ou d'Afrique subsaharienne ont un bon boulot, sont bien intégrés et ne cherchent pas à foutre la merde, c'est un fait indéniable aussi. Je suis certain que la plupart des Français dis "de souche" en connaissent et ont de bons rapport avec eux, et qu'ils sont parfois et même souvent amis.

Quant à moi, parmi mes amis, il y a beaucoup de gens originaires d'Afrique du Nord et je ne renoncerai à leur amitié pour rien au monde. Je suis fier de les avoir comme amis et je pense qu'eux aussi m'apprécient. On ne se juge jamais les uns les autres en fonction de notre origine mais on se retrouve par notre sensibilité commune, ce qui est le plus important dans une vraie relation d'amitié. 

J'ai aussi beaucoup d'amis venus de différentes parties du monde; non seulement d'Afrique du Nord, mais aussi du Moyen-Orient, d'Asie du Sud-est où d'autres pays d'Europe et d'ailleurs, notamment de Thaïlande, de Syrie, du Vietnam, de Tunisie, de Serbie, du Cambodge, du Liban, de Russie et d'autres parties du monde et je les considère tous comme faisant partie de ma grande famille de cœur. Moi-même, si je me ressens français, c'est principalement par rapport à la culture française, celle des grands poètes et des grands écrivains, mais certainement pas par rapport à une entité nationaliste qui exclurait des gens parce qu'ils auraient une autre couleur de peau ou une autre origine ethnique.

Mais ça, c'est nous. Ce pouvoir machiavélique pense différemment.

Il a vu que ses précédentes tentatives de réduire la France à un état sans aucune mesure sociale avait échoué suite à l'exaspération des gens et leurs révoltes, donc, son dernier atout, c'est de déclencher une guerre ethnique en France.

Pousser les Français à haïr les Arabes et les Arabes à haïr les Français, c'est l'ultime tentative du pouvoir.

Pour cela, ils sont prêts à favoriser l'élection de la candidate d'extrême droite Marine Le Pen et déclencher une méga-guerre civile. Et LFI, en faisant semblant de soutenir les émeutiers serait plutôt satisfaite d’une telle situation car, ayant échoué 3 fois aux élections pour la magistrature suprême, se contenterait de ses fiefs de députés élus dans des banlieues difficiles car un député ça gagne presque 8000 euros par mois sans compter les avantages qui vont avec la position (appartement de fonction, voiture avec chauffeur etc. etc. Aux naïfs qui croient en la sincérité de LFI, je rappelle qu’ils font partie, au parlement européen, du même groupe que SYRIZA et aussi de l’autre grand parti traître de la classe ouvrière, le mouvement espagnol PODEMOS, et qu’au parlement français, ils ont formés une alliance, la NUPES, avec le PS de François Hollande, les mêmes qui ont mis en place l’ultra-libérale loi du travail El Khomri et avec les "écologistes" d’EELV qui proclament que l’écologie s’accorde très bien avec le capitalisme.)

Et une fois que tout cela sera terminé, ils reconstruiront une France sans aucuns acquis sociaux, une France composée d'une population lasse de la guerre et prête à accepter un retour à la paix sous n'importe quel prix, y compris celui de perdre tous les avantages sociaux qu'elle avait eu auparavant.

Et comme Varoufákis l'avait dit, la principale cible c'était la France... et elle aura été matée.