Le Pékinois Rabban bar Sauma fut le tout premier ambassadeur de Chine en France (1287 après JC)

Publié le par La Gazette du Citoyen

Par britannica.com le 14 février 2024

Rabban bar Sauma (né vers 1220 à Zhongdu [aujourd'hui Pékin], Chine et décédé en janvier 1294 à Bagdad, Irak) était un ecclésiastique chrétien nestorien, dont les voyages importants mais peu connus en Europe occidentale en tant qu'envoyé des Mongols font pendant à ceux de son contemporain, le vénitien Marco Polo, en Asie.

Rabban bar Sauma, le tout premier ambassadeur de Chine à se rendre en France (1287 après JC)

Rabban bar Sauma, le tout premier ambassadeur de Chine à se rendre en France (1287 après JC)

Né dans une riche famille chrétienne vivant à Zhongdu (Pékin) et descendant des Ouïghours nomades du Turkistan, Bar Sauma est devenu moine nestorien à 23 ans, devenant célèbre en tant qu'ascète et enseignant. Avec son disciple Marcus, il tenta un pèlerinage à Jérusalem, en passant par le Gansu et le Khotan (Hotan) dans l'ouest de la Chine, le Khorāsān en Iran et l'Azerbaïdjan avant d'atteindre Bagdad, résidence du catholicos, ou chef, de l'église nestorienne. Ne pouvant atteindre Jérusalem en raison des combats locaux, il séjourna quelque temps dans les monastères nestoriens en Arménie avant d'être rappelé à Bagdad par les catholicos pour diriger une mission auprès d'Abagha, l'Il-khan mongol (un khan régional administrant l’Iran pour le compte de l’empereur mongol de Chine Koubilaï Khan). Plus tard, il fut nommé visiteur général des congrégations nestoriennes d'Orient, poste similaire à celui d'archidiacre.

En 1287, Bar Sauma fut envoyé en mission auprès des monarques chrétiens d'Europe occidentale par le fils d'Abagha, Arghūn, un bouddhiste qui sympathisait avec les chrétiens et qui espérait persuader les rois chrétiens de se joindre à lui pour expulser les musulmans de Terre Sainte. En voyage à Constantinople, Bar Sauma fut reçu hospitalièrement par l'empereur byzantin Andronic II Paléologue, mais en arrivant à Rome, il apprit que le pape Honorius IV venait de mourir. Il a été interviewé par le Sacré Collège des Cardinaux, qui, moins intéressé par sa mission que par ses principes théologiques, lui demanda de réciter le credo nestorien. Réticent à le faire, le nestorianisme étant considéré comme une hérésie en Occident, il quitta Rome et se rendit à Paris, séjournant un mois à la cour du roi Philippe IV, puis à Bordeaux où il rencontra Édouard Ier d'Angleterre.

Extrait de la lettre d'Arghun au roi de France Philippe IV, en écriture ouïghoure-mongole, datée de 1289, dans laquelle Rabban Bar Sauma est mentionné. Le sceau est celui du Grand Khan Koubilaï (Source de l’image: Archives nationales françaises)

Extrait de la lettre d'Arghun au roi de France Philippe IV, en écriture ouïghoure-mongole, datée de 1289, dans laquelle Rabban Bar Sauma est mentionné. Le sceau est celui du Grand Khan Koubilaï (Source de l’image: Archives nationales françaises)

Aucun des deux monarques n'était prêt à s'engager dans une alliance avec Arghūn.

En quittant la France, Bar Sauma repasse par Rome et rencontre le pape nouvellement élu, Nicolas IV, avant de retourner en Iran. Plus tard, il fut nommé aumônier de la cour d'Il-khan et se retira plus tard à Maragheh en Azerbaïdjan pour fonder une église. Voyageur perspicace, il a tenu un journal en persan qui présente un point de vue étranger sur l'Europe médiévale. Une traduction anglaise est incluse dans le livre de Sir Wallis Budge The Monks of Kublai Khan (Les moines de Kublai Khan, publié en 1928 et réédité en 2003).

Lien de l’article en anglais:

https://www.britannica.com/biography/Rabban-bar-Sauma

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